Taxis de N’Djamena, des boîtes de conserve ambulantes

11 octobre 2014

Taxis de N’Djamena, des boîtes de conserve ambulantes

N’Djamena, une ville dont le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter. Il y a d’innombrables moyens de transport collectif, des engins à deux roues et à quatre roues. Cependant, se déplacer dans la ville nécessite beaucoup de dépenses pour une personne qui n’a pas d’engin. À l’époque, pour monter dans un minibus le passager ne payait pas plus de 100 FCFA, 200 FCFA dans le cas d’un taxi. Mais à l’heure actuelle, surtout après l’arrivée des moto-taxis, les prix de minibus peuvent aller jusqu’à 250 FCFA et 350 à 400 FCFA pour les taxis. En plus de tout ça il n’y a pas ce qu’on appelle confort. Les « taxis » ne sont pas vraiment des taxis, ces sont des boîtes de conserve ambulantes. Les passagers resteront serrés comme des sardines. Sans parler de la chaleur dégagée par le moteur et aussi par chaque passager. Il y en a même ceux qui s’assoient sur le moteur (dans le cas des minibus).

Photo: un taxi en déplacement      crédit photo: https://tcomtchad.info
Photo: un taxi en déplacement crédit photo: https://tcomtchad.info

Il était 16 heures et 30 minutes, dans la soirée du vendredi 10 octobre 2014, quand j’ai quitté les locaux de l’Institut Français du Tchad (IFT) pour renter chez moi. D’habitude je prends une moto-taxi pour rentrer mais ce jour, je n’avais pas les moyens pour en prendre une. Alors j’ai décidé de prendre un taxi. J’étais resté debout pendant une bonne vingtaine de minutes avant d‘en trouver un. Je pensais que c’est déjà la pire des scénarios. Permettez-moi de prendre une gorgée d’eau avant de continuer, parce que sinon, je risquerai de faire un malaise. À l’arrêt du taxi (si on appelle ça un taxi) il y avait cinq personnes à bord (quatre femmes bien grasses sur le siège arrière et un monsieur à l’avant sans compter le chauffeur). Je suis monté avec le monsieur, nous étions trois déjà avec le chauffeur. Le monsieur est descendu de la voiture après le passage de quelques rues et une femme qui avait des fesses énormes est montée, la porte du taxi ne pouvait même pas se fermer car ses énormes fesses empêchent la fermeture de cette porte. Elle a quand même réussi à la fermer, mais c’était de la merde. J’étais cuisiné pendant une dizaine de minutes car je ne pouvais même pas bouger, ni bien respirer. La femme avait de la sueur qui coulait sur moi. J’ai réfléchi une seconde et je me suis posé la question : « sommes-nous des humains ou bien des sardines ?» car je ne voyais pas la différence entre nous et les sardines dans une boîte de conserve. J’ai pensé déjà aux maladies qui se transmettent par la sueur (l’Hépatite et les autres, et même Ebola) Dieu merci il n’ y a pas ce virus Ebola chez nous et que Dieu le tout-puissant nous protège de cette maladie. À l’arrivée à la station des taxis, je me suis précipité pour descendre, car je voulais vite rentrer pour me laver afin de me débarrasser de toutes ces sueurs d’une inconnue sur mon corps.

J’ai regretté d’avoir monté dans ce taxi, j’aurai dû renter en marchant au lieu de monter dans une voiture sans confort, de me battre pour respirer, de prendre le risque d’attraper des maladies et de payer une somme importante en plus.

C’est vraiment catastrophique !

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Commentaires

Yacoub
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Pire encore si tu avais prit le bus marché à mil-Dembé transportant des vendeurs de poisson. Il n'y avait un temps la municipalité a tenté de reguler le transport en commun en limittant le nombre de place assise mais seuleument il n'y avait pas eu de suivi.

khudary
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Oui t'as raison Yacoub. Notre problème ici est que l'Etat ne prend pas ses décisions au sérieux !