Tchad : la Tabaski est habillée en noir et blanc

Article : Tchad : la Tabaski est habillée en noir et blanc
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5 octobre 2014

Tchad : la Tabaski est habillée en noir et blanc

L’Aïd al-Adha appelé encore Tabaski au Tchad comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale ayant une importante communauté musulmane est la plus grande fête de l’islam. Chaque musulman cherche par tous les moyens à acheter un mouton bien gras pour le sacrifier. D’habitude à l’approche de la fête, les prix de denrées alimentaires s’élèvent, de même que ceux des moutons. Cette année la Tabaski n’est pas comme l’ordinaire, elle est habillée en noir et blanc.

 

Photo: moutons de Tabaski    Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: moutons de Tabaski Copyright: www.journaldutchad.com

La fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait bonheur aux clients. Les éleveurs ne peuvent pas convoyer leurs bétails vers le Nigeria (à cause des actions de Boko Haram et aussi les restrictions liées au virus Ebola), alors ils sont obligés de baisser leurs prix. Si l’année dernière les prix des moutons variaient entre 70 000 et 95000 francs CFA, cette année il y a une réduction à peu près de 50 %. Avec 40 000 francs CFA on peut acheter un mouton bien gras pour le sacrifice.

Les éleveurs se plaignent par rapport aux prix alors que les clients se réjouissent du bonheur que leur a offert la fermeture de la frontière entre le Tchad et le Nigeria.

 

Si le fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait habiller la Tabaski en blanc, l’opérateur téléphonique Airtel Tchad et les vendeurs de l’essence l’ont fait habiller en noir. A la veille de la fête il n’y avait pas de transfert de crédit près de chez moi, j’ai fait quelques centaines de mètres pour avoir de crédit sur mon portable alors qu’il y avait des cabines téléphoniques juste à la sortie de chez moi. Je ne savais même pas pourquoi j’ai fait ce long parcours ? Je croyais que c’était un problème de réseau de l’opérateur. D’après Mahamat, un boutiquier juste à côté de chez moi, il n’y avait pas de crédit parce qu’ils sont en grève. L’opérateur a diminué leurs bénéfices de 1 %. Auparavant, sur 5000 francs CFA de crédit ils gagnent 300 francs CFA soit 6 % de bénéfices. Même avec les 6 % ce n’est pas vraiment rentable. Du coup il n’y avait presque plus de crédit Airtel dans les petites boutiques et cabines de la ville.

 

Photo: vente d'essence dans la rue          Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: vente d’essence dans la rue Copyright: www.journaldutchad.com

A la veille de la Tabaski, un litre d’essence est vendu à 1000 francs CFA chez les vendeurs ambulants (ceux de la rue) alors que le prix d’un litre est fixé à 480 FCFA dans les stations. D’après quelques vendeurs, ils n’ont pas de carburant, car ils dépendent des grandes stations (parce qu’ils achètent le carburant dans les grandes stations). Or celles-ci n’ont pas de carburant parce qu’elles sont taxées très cher que les petites stations. Du coup les grandes stations n’apportent que peu ou presque pas de carburant. Le jour de la fête, dans certains coins de la ville de N’Djamena, le litre d’essence est vendu à 1250 FCFA voire 1500 FCFA par les vendeurs ambulants. Ces derniers achètent l’essence dans les grandes stations (après une heure ou deux heures d’attente) et le vendent à un prix très élevé (trois fois plus cher que dans les stations). Alors il y avait un vrai problème pour les motocyclistes.

 

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