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Ndjamena : les véhicules anti-émeutes sillonnent la ville. Pourquoi ?

Depuis que les Burkinabés ont réussi à chasser Blaise Compaoré du pouvoir, il y a eu un changement au Burkina. Mais il y en a un dans mon pays aussi. Surtout dans la capitale. La ville est devenue moins agréable qu’auparavant. Il y a des véhicules anti-émeutes qui sillonnent les rues.

Photo: canons à eau      crédit: makaila.over-blog.com
Photo: canons à eau crédit: makaila.over-blog.com

 

Chaque matin quand je pars au laboratoire, je vois des véhicules anti-émeutes dans la rue. Je ne sais pas exactement ce qu’ils font, moins encore ce qu’ils contiennent dans leurs énormes réservoirs. Certains disent que ces réservoirs contiennent de l’eau chaude.

Hier quand je partais chez un ami, j’ai remarqué qu’il y avait aussi d’autres véhicules anti-émeutes au bord du fleuve Chari. Apparemment le gouvernement lave et prépare ses véhicules pour rester en stand-by.

Que se passe-t-il au juste dans cette ville ?

Le gouvernement veut-il nous contrecarrer ?

Veut-il nous bouillir avec de l’eau chaude ?

Pourquoi ces véhicules anti-émeutes sillonnent nos rues ? Surtout après la révolution du peuple burkinabé ?

On dirait que « le président est en train d’aiguiser ses couteaux pour le sacrifice ». Comme à l’approche de la fête de Tabaski. Nous ne sommes pas des moutons deh !


Eh les jeunes ! Dolo (bilbil) est mieux que Tramol (Tramadol)

À Ndjamena comme dans les autres villes du Tchad, le dolo appelé bilbil par les Ndjamenois est une bière faite à base de mil ( le sorgho rouge). Je n’en ai jamais bu, car c’est de l’alcool et ma religion me l’interdit. Je ne suis pas entrain d’encourager les jeunes à la consommation d’alcool mais je voulais juste éviter le pire. Vu le nombre de jeunes qui consomment le Tramol (Tramadol) et les dégâts qu’ils commettent, je dirais que le dolo est mieux que le Tramol.

photo: ils boivent du dolo   crédit: creative commons
photo: ils boivent du dolo crédit: creative commons

 

Le bilbil (dolo) est une bière faite à base de sorgho rouge qui est mis en germination. Dès que les grains se fendent et laissent apparaître un germe, on les étale au soleil, pour que la chaleur fasse cesser cette germination. Ensuite, on incorpore les grains dans de l’eau. On fait cuire ce mélange plusieurs fois et sur des feux de puissance variable. Puis on le filtre de manière à ne récupérer que le liquide, le grain était donné aux cochons. Le liquide est cuit bouilli puis refroidi. Lorsqu’il a suffisamment refroidi, on l’ensemence avec une levure sèche pour la fermentation.

La fabrication, à partir de l’incorporation dans l’eau et jusqu’à la mise en fermentation, se fait dans la journée. La levure est ajoutée dans la soirée, et le dolo est prêt le lendemain.

Il est distribué et vendu dans des cabarets (des bars populaires) et des lieux de grandes convivialités. Le dolo est “sollicité” lors de nombreuses manifestations comme les baptêmes, les funérailles, les mariages, etc. En lieu et place de l’argent, on donne aussi souvent du dolo. Il est servi dans des calebasses (une calebasse de dolo coûte 50 FCFA) par celle qui le fabrique, qu’on appelle la « dolotière », ce métier étant exclusivement féminin.

C’est une boisson si nourrissante que certains l’appellent le “pain liquide”. D’autres disent qu’il jouait un rôle important du point de vue nutritionnel pour les populations les plus pauvres. C’est une bière de mil, elle ne doit pas être plus mauvaise que le Tramadol (Tramol). D’après un consommateur de dolo, la différence entre lui et un tramolien (consommateur de Tramol) est que, même s’il se saoule en buvant du dolo, il a le ventre plein.

photo: Tramadol     crédit: creative commons
photo: Tramadol crédit: creative commons

Le Tramol quant à lui, est un petit comprimé antidouleur. Son équivalent en pharmacie est le Trabar, fait à base de Tramadol qui est un analgésique, vendu uniquement sur ordonnance médicale. Depuis des années déjà, les consommateurs, jeunes pour la plupart, s’en servent comme drogue. Ils disent qu’ils se sentent bien et que même s’ils avaient des douleurs atroces quelques minutes auparavant, après consommation, tout disparaît. Alors les jeunes trouvent ça comme un antidouleur efficace. Même les paysans utilisent le Tramol en guise de fortifiant.  Selon certains témoignages, l’utilisation du médicament stimule le producteur à labourer pendant de très longues heures sans se sentir épuisé parce qu’il est sous influence. Après un temps, il devient dépendant du Tramol indépendamment de sa volonté et ne peut plus s’en passer de lui.

Ici à Ndjamena, ce comprimé est beaucoup plus utilisé par les clandomen (ceux qui conduisent les moto-taxis). Ces derniers ont un comportement bizarre dans les circulations.

Le Tramol a aussi ses effets indésirables, non seulement pour le consommateur mais aussi pour la société. Parmi ces effets : constipations, euphorie, troubles de la régulation cardiaque. À ceux-là s’ajoutent le vertige, les nausées, les difficultés respiratoires et des chocs pouvant être fatals.

La plaquette de six comprimés est vendue de 300 FCFA à 400 FCFA. Ce prix est six fois plus que le prix d’une calebasse de dolo (bilbil).

Ma vision dans ces deux mondes (dolo et Tramol) m’oblige à choisir le dolo. Bien que je ne consomme aucun de ces deux-là. Au moins je sais comment est fabriqué le dolo et après tout, il est fait à base de mil et qu’il a un apport nutritionnel. Et vous les jeunes tramoliens, savez-vous comment est fabriqué le Tramol ?


Pénurie : cinq litres d’urine passés pour cinq litres d’essence

Jusqu’où va la flambée du prix des carburants ou pénurie? Il y a une nette divergence entre la soi-disant maîtrise de la situation par l’État tchadien et ce qui se passe réellement dans la vie des Tchadiens comme en témoigne ce fait divers.

Photo: illustration pénurie      crédit: www.facebook.com
Photo: illustration pénurie crédit: www.facebook.com

 

La vente de carburant dans les rues est interdite par le gouvernement mais les stations-service ne sont pas assez nombreuses pour fournir du carburant à tous les citoyens. Résultat : il y a une longue file d’attente devant chaque station-service. L’usager attend au minimum pendant trente minutes avant d’être servi. Certains profitent de ce temps pour se reposer sous un arbre, etc. D’autres (les impatients) ne supportent plus et préfèrent aller dans les quartiers où le carburant est vendu en cachette, avec un prix très élevé en plus.
Et parmi ces gens, un homme s’est fait avoir. Avant de rentrer chez lui il décide d’acheter de l’essence et prend soin d’abord de demander le prix. Grande est sa surprise. Le vendeur (un bandit), lui annonce : 750 F CFA alors qu’il s’attendait à 1 250 F CFA, voire 1 500 F CFA. Du coup il en prend 5 litres, en réalité 5 litres d’urine présentés comme le précieux carburant. Cela s’est passé dans un quartier de la ville (Amtoukougne). Pensant avoir fait une bonne affaira, l’acheteur monte sur son engin qui s’arrête après quelques mètres.

Il s’aperçoit que ce n’était pas du carburant, mais de l’urine. Il vide tout le réservoir et pousse la moto jusque chez lui. Pire encore, il doit nettoyer tout le réservoir et le carburateur.
Où sont les agents de contrôle de l’État ? Je crois qu’ils ont mieux à faire que courir derrière ces innocents qui tentent de survivre en vendant du carburant dans les rues. Où étaient-ils quand ce pauvre homme s’est fait rouler par ce bandit ?

 

 


Classico : une tradition pour les Ndjamenois

Le Classico communément appelé derby espagnol est un terme qui désigne la rencontre du football opposant le FC Barcelone et le Real Madrid. Depuis quelques années l’affrontement de ces deux clubs est devenu une tradition pour les Ndjamenois. Le jour du Classico est un jour spécial pour les enfants, les jeunes, les chauffeurs de minibus, de taxis, de moto-taxis, bref, tous les Ndjamenois.

Crédit: www.nmisr.com
Crédit: www.nmisr.com

 

Dans la journée du Classico il y a un changement d’ambiance, surtout pour un fan du Barça ou du Real Madrid. Il s’offre une nouvelle coiffure à la mode CR7, Neymar ou Messi. Mieux encore il y a des fans qui achètent un nouveau maillot, les minibus, les taxis et les moto-taxis (clando) sont marqués d’autocollants et des banderoles de ces clubs. Dans les carrefours, des débats sont ouverts au sujet du Classico. Les fans discutent en faisant allusions aux différentes qualités et défauts entre Messi et Ronaldo, Neymer et Bale, Kroos et Iniesta, etc. Parfois ça se terminent par des bagarres.

Des paris sont au rendez-vous. Des motos, des téléphones, de l’argent et même des copines sont mises pour prix. De fois, les maillots de perdants sont brûlés et la prise en charge du cocktail de la fin du match est assurée par les gagnants.

C’est aussi une occasion pour les détenteurs de cinés clubs d’augmenter le tarif de tickets d’entrée, qui est souvent le triple ou le quadruple du prix habituel. Je me rappelle du Classico de l’année dernière où j’ai acheté un ticket à 2000 FCFA pour assurer une place au cinéma le Normandie.

Dans certains quartiers comme le mien (N’Djari), les jeunes organisent un match appelé pré Classico, opposant les fans du Barça et du Real Madrid, qui, selon eux, va leur donner une idée sur le résultat du match du soir (le vrai Classico).

Des voitures de police circulent dans les rues, certaines sont garées devant les cinés clubs afin de dissuader d’éventuels « hooligan tchadiens ». Car il y a eu des bagarres et des morts dans les années précédentes.

Le Classico retrouve aussi ses effets dans les écoles, les lycées et les universités de Ndjamena. Le lendemain du match, à la première heure de classe, les enseignants et les élèves se chamaillent. Et parfois ça se termine mal pour l’élève qui taquine son professeur, surtout si celui-ci a perdu le match.


Tchad: si seulement…

Le Tchad, un pays où plus de 90 % de la population n’a pas accès à l’outil informatique, notamment l’ordinateur et plus de 95 % n’a pas accès à internet. C’est aussi un pays où l’État investit des milliards et des milliards pour faire de lui le hub des technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique à travers le Centre Africain des Technologies de l’Information (CATI). Mais où en est la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC ? N’est-ce pas que l’État tchadien investit ces milliards pour construire des immeubles sans quoi mettre dedans ? Pour Docteur Tux, faire du Tchad le hub des TIC en Afrique c’est bien, mais former d’abord la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC c’est encore mieux.

Les enfant devront être formés aux TIC     copyright: https://pedagotic.uqac.ca
Les enfant devront être formés aux TIC copyright: https://pedagotic.uqac.ca

 

La vision du président de la République est de faire du Tchad le hub des TIC en Afrique. Mais où en est la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC ? D’abord la jeunesse c‘est qui ? Ce n’est ni vous, ni moi. Ces sont ces enfants qui sont encore à l‘école maternelle et primaire et qui ont besoin d’être initiés à l’outil informatique. Introduire les TIC dans les écoles maternelles et primaires est une meilleure issue pour le Tchad de rattraper son retard technologique. L’ordinateur est un luxe au Tchad et l’internet est une pierre noire.

illustration     crédit photo: https://parolesmania.com
illustration crédit photo: https://parolesmania.com

 

Si seulement chaque citoyen avait accès à l’électricité, si seulement l’État tchadien avait introduit l’enseignement des TIC dans les écoles primaires, si seulement 2/10 étudiants avaient un ordinateur, si seulement il y avait beaucoup d’écoles de formation en informatique, si seulement M. le ministre savait manipuler son ordinateur, si seulement le personnel administratif ne jouait pas aux cartes Spider Solitaire avec les ordinateurs de leurs bureaux, si seulement on peut trouver un cybercafé dans chaque arrondissement, si seulement un élève peut se connecter à l’internet une fois par mois, si seulement l’étudiant lambda avait une boîte électronique et si seulement les milliards et les milliards ont été investis dans l’éducation des enfants, nous en serons pas là où nous sommes, le Tchad n’en sera pas là où il est aujourd’hui.


Une histoire de noms: trois Abdoulaye,… deux héritiers

Il y a de cela deux jours, quand j’ai passé quelques temps avec un vieillard de mon quartier, tout près de chez nous. Il m’a raconté une histoire très intéressante que me sens coupable si je la partage avec mes lecteurs. Cette histoire parle d’un homme qui vivait dans un village et qui avait trois fils. Le premier s’appelle Abdoulaye, le deuxième s’appelle Abdoulaye, et le troisième, il s’appelle aussi Abdoulaye. Un jour ce monsieur était sur le point de mourir et ses trois enfants étaient juste à son côté. Il a dit : « Abdoulaye hérite mes biens, Abdoulaye n’hérite pas et Abdoulaye hérite » et puis il meurt. Disons qu’il a mis ses enfants dans une situation délicate. Car ces enfants ne savent pas qui hérite et qui n’hérite les biens de leur père ?

Image d'illustrations    crédit photo: https://www.iletaitunehistoire.com
Image d’illustrations crédit photo: https://www.iletaitunehistoire.com

Après les funérailles, ces trois enfants sont allé voir le chef de village pour qu’il puisse résoudre leur problème. Le chef de village leur demanda : « Quel est votre problème ? ». Un des enfants a répondu : « Nous avons un problème très surprenant monsieur le chef de village, notre père (paix à son âme) m’a baptisé Abdoulaye, mon frère qui est là aussi Abdoulaye et l’autre aussi Abdoulaye. À quelques minutes de sa mort il a dit : « Abdoulaye hérite mes biens, Abdoulaye n’hérite pas et Abdoulaye hérite » et puis il est mort ». Le chef de village était surpris par ce problème et n’arrive même pas comment le résoudre. Alors il demanda à ses enfants de passer la nuit et il résoudra ce problème le lendemain. Les enfants sont accompagnés dans la salle des invités. Dans la nuit le chef de village a envoyé quelques hommes pour les espionner, un des enfants les a vu et a dit ses frères que le chef de village leur a envoyé des espions.

Le lendemain matin on leur a apporté le petit déjeuner, de la viande et des galettes. Aussitôt un Abdoulaye réagit : « ne mangeons pas cette viande, car c’est celle d’un chien ». Le deuxième Abdoulaye a dit : « ces galettes sont préparées par une femme enceinte de neuf mois ». Et le dernier Abdoulaye a plutôt lancé un missile en disant : « Le chef de village était soit un enfant adopté soit il est né hors mariage».

Le chef demanda au premier :

Pourquoi tu as dit que cette viande est celle d’un chien ?

Réponse : Parce que les viandes que nous mangeons habituellement (moutons, bœufs, gazelle…) commencent de l’intérieur vers l’extérieur par l’os, la chair et les tissus adipeux. Par contre celle que vous nous avez apporté commence par l’os, les tissus adipeux et la chair. Donc c’est celle des carnivores (chien, lion, tigre…). Le chef village demanda au cuisinier si le petit dit vrai, alors le cuisinier l’a approuvé.

Ensuite le chef demanda au deuxième :

Pourquoi tu as dit que ces galettes sont préparées par une femme enceinte de 9 mois ?

Réponse : parce que ces galettes sont bien cuites d’un côté et pas bien l’autre côté, ça veut dire que la femme enceinte de 9 mois a un gros ventre et elle ne peut pas rester en face du feu pour bien préparer les galettes. Le chef demanda qui a préparé ces galettes et la femme enceinte de 9 mois l’a approuvé en disant que c’est elle qui a préparé.

Et enfin il demanda au troisième :

Pourquoi tu as dit que j’étais soit un enfant adopté soit un enfant né hors mariage ?

Réponse : Parce que tu nous a espionné pendant la nuit et ce n’est pas digne d’un chef de village. Le chef demanda à sa mère et elle lui a répondu que oui, il a été bien adopté.

Alors c’est le moment de vérité. Le chef de village demande :

Qui a dit que cette viande est celle d’un chien ?

Le premier Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu hérites les biens de ton père.

Qui a dit que ces galettes sont préparées par une femme enceinte de 9 mois ?

Le deuxième Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu hérites les biens de ton père toi aussi.

Qui a dit que j’étais soit un enfant adopté soit un enfant né hors mariage ?

Le troisième Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu n’hérites pas les biens de ton père !

Il demande pourquoi ? Le chef lui a répondu : un enfant né hors mariage ne peut être reconnu que par un enfant né hors mariage comme lui !

Les deux Abdoulaye héritiers sont allés demander leur mère :  « Qui est l’autre Abdoulaye ? ». Elle leur a répondu que c’est un petit enfant qu’ils ont trouvé lui et son mari, ils l’ont adopté et l’ont baptisé Abdoulaye.


Taxis de N’Djamena, des boîtes de conserve ambulantes

N’Djamena, une ville dont le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter. Il y a d’innombrables moyens de transport collectif, des engins à deux roues et à quatre roues. Cependant, se déplacer dans la ville nécessite beaucoup de dépenses pour une personne qui n’a pas d’engin. À l’époque, pour monter dans un minibus le passager ne payait pas plus de 100 FCFA, 200 FCFA dans le cas d’un taxi. Mais à l’heure actuelle, surtout après l’arrivée des moto-taxis, les prix de minibus peuvent aller jusqu’à 250 FCFA et 350 à 400 FCFA pour les taxis. En plus de tout ça il n’y a pas ce qu’on appelle confort. Les « taxis » ne sont pas vraiment des taxis, ces sont des boîtes de conserve ambulantes. Les passagers resteront serrés comme des sardines. Sans parler de la chaleur dégagée par le moteur et aussi par chaque passager. Il y en a même ceux qui s’assoient sur le moteur (dans le cas des minibus).

Photo: un taxi en déplacement      crédit photo: https://tcomtchad.info
Photo: un taxi en déplacement crédit photo: https://tcomtchad.info

Il était 16 heures et 30 minutes, dans la soirée du vendredi 10 octobre 2014, quand j’ai quitté les locaux de l’Institut Français du Tchad (IFT) pour renter chez moi. D’habitude je prends une moto-taxi pour rentrer mais ce jour, je n’avais pas les moyens pour en prendre une. Alors j’ai décidé de prendre un taxi. J’étais resté debout pendant une bonne vingtaine de minutes avant d‘en trouver un. Je pensais que c’est déjà la pire des scénarios. Permettez-moi de prendre une gorgée d’eau avant de continuer, parce que sinon, je risquerai de faire un malaise. À l’arrêt du taxi (si on appelle ça un taxi) il y avait cinq personnes à bord (quatre femmes bien grasses sur le siège arrière et un monsieur à l’avant sans compter le chauffeur). Je suis monté avec le monsieur, nous étions trois déjà avec le chauffeur. Le monsieur est descendu de la voiture après le passage de quelques rues et une femme qui avait des fesses énormes est montée, la porte du taxi ne pouvait même pas se fermer car ses énormes fesses empêchent la fermeture de cette porte. Elle a quand même réussi à la fermer, mais c’était de la merde. J’étais cuisiné pendant une dizaine de minutes car je ne pouvais même pas bouger, ni bien respirer. La femme avait de la sueur qui coulait sur moi. J’ai réfléchi une seconde et je me suis posé la question : « sommes-nous des humains ou bien des sardines ?» car je ne voyais pas la différence entre nous et les sardines dans une boîte de conserve. J’ai pensé déjà aux maladies qui se transmettent par la sueur (l’Hépatite et les autres, et même Ebola) Dieu merci il n’ y a pas ce virus Ebola chez nous et que Dieu le tout-puissant nous protège de cette maladie. À l’arrivée à la station des taxis, je me suis précipité pour descendre, car je voulais vite rentrer pour me laver afin de me débarrasser de toutes ces sueurs d’une inconnue sur mon corps.

J’ai regretté d’avoir monté dans ce taxi, j’aurai dû renter en marchant au lieu de monter dans une voiture sans confort, de me battre pour respirer, de prendre le risque d’attraper des maladies et de payer une somme importante en plus.

C’est vraiment catastrophique !


Pénurie conduit au bénéfice,… bénéfice conduit à la mort

Photo: fil d'attente dans une station servie                Copyright: Mahamat Hassaballah
Photo: fil d’attente dans une station servie Copyright: Mahamat Hassaballah

Depuis quelques jours, il y a une pénurie d’essence à N’Djamena la capitale du Tchad. Les stations service sont à sec. Cette pénurie était pour ces stations une occasion pour rehausser le prix d’essence jusqu’à 100 % voire plus (le litre est vendu à 1000 FCFA au lieu de 480 FCFA). Pour ceux qui vendent de l’essence dans les quartiers ou dans les rues, c’était pour eux une occasion à ne pas manquer, une occasion en or, car ils peuvent vendre le litre jusqu’à 1500 FCFA parfois. Mais un bénéfice non mérité conduit parfois à la perte comme on dit souvent «Bénéfice à l’indigne est maléfice ». Deux adolescents ont failli perdre la vie en courant derrière le bénéfice de cette pénurie d’essence qui fait la une à N’Djamena.

Photo: une moto qui s'enflamme    crédit photo: https://www.lefaso.net
Photo: une moto qui s’enflamme crédit photo: https://www.lefaso.net

C’était dans la journée du mardi 07 octobre 2014 aux alentours de 11 heures, à Aramkolé, un quartier de la ville. Deux adolescents âgés de 14 ans environ conduisaient une moto Grand King de marque KYMCO pendant qu’ils rentraient d’une station service. Ces jeunes étaient partis remplir le réservoir de leur moto pour aller vendre de l’essence au quartier. Tout à coup la moto a pris feu alors que ces jeunes ne sont pas au courant. D’après quelques témoignes le feu est dû à une fuite d’essence sur le réservoir. Les habits de ces deux adolescents ont pris feu rapidement. Le petit qui se trouvait derrière la moto s’est fait brûlé au niveau des jambes tandis que celui qui conduisait était complètement enflammé. Heureusement que les gens l’ont vite secouru en le renversant dans un caniveau plein d’eaux usées. Sinon le pauvre serait dans les royaumes des cieux à l’heure qu’il est. La moto s’est brûlée pendant presque une heure jusqu’à ce qu’elle s’est entièrement consumée.


Tchad : la Tabaski est habillée en noir et blanc

L’Aïd al-Adha appelé encore Tabaski au Tchad comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale ayant une importante communauté musulmane est la plus grande fête de l’islam. Chaque musulman cherche par tous les moyens à acheter un mouton bien gras pour le sacrifier. D’habitude à l’approche de la fête, les prix de denrées alimentaires s’élèvent, de même que ceux des moutons. Cette année la Tabaski n’est pas comme l’ordinaire, elle est habillée en noir et blanc.

 

Photo: moutons de Tabaski    Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: moutons de Tabaski Copyright: www.journaldutchad.com

La fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait bonheur aux clients. Les éleveurs ne peuvent pas convoyer leurs bétails vers le Nigeria (à cause des actions de Boko Haram et aussi les restrictions liées au virus Ebola), alors ils sont obligés de baisser leurs prix. Si l’année dernière les prix des moutons variaient entre 70 000 et 95000 francs CFA, cette année il y a une réduction à peu près de 50 %. Avec 40 000 francs CFA on peut acheter un mouton bien gras pour le sacrifice.

Les éleveurs se plaignent par rapport aux prix alors que les clients se réjouissent du bonheur que leur a offert la fermeture de la frontière entre le Tchad et le Nigeria.

 

Si le fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait habiller la Tabaski en blanc, l’opérateur téléphonique Airtel Tchad et les vendeurs de l’essence l’ont fait habiller en noir. A la veille de la fête il n’y avait pas de transfert de crédit près de chez moi, j’ai fait quelques centaines de mètres pour avoir de crédit sur mon portable alors qu’il y avait des cabines téléphoniques juste à la sortie de chez moi. Je ne savais même pas pourquoi j’ai fait ce long parcours ? Je croyais que c’était un problème de réseau de l’opérateur. D’après Mahamat, un boutiquier juste à côté de chez moi, il n’y avait pas de crédit parce qu’ils sont en grève. L’opérateur a diminué leurs bénéfices de 1 %. Auparavant, sur 5000 francs CFA de crédit ils gagnent 300 francs CFA soit 6 % de bénéfices. Même avec les 6 % ce n’est pas vraiment rentable. Du coup il n’y avait presque plus de crédit Airtel dans les petites boutiques et cabines de la ville.

 

Photo: vente d'essence dans la rue          Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: vente d’essence dans la rue Copyright: www.journaldutchad.com

A la veille de la Tabaski, un litre d’essence est vendu à 1000 francs CFA chez les vendeurs ambulants (ceux de la rue) alors que le prix d’un litre est fixé à 480 FCFA dans les stations. D’après quelques vendeurs, ils n’ont pas de carburant, car ils dépendent des grandes stations (parce qu’ils achètent le carburant dans les grandes stations). Or celles-ci n’ont pas de carburant parce qu’elles sont taxées très cher que les petites stations. Du coup les grandes stations n’apportent que peu ou presque pas de carburant. Le jour de la fête, dans certains coins de la ville de N’Djamena, le litre d’essence est vendu à 1250 FCFA voire 1500 FCFA par les vendeurs ambulants. Ces derniers achètent l’essence dans les grandes stations (après une heure ou deux heures d’attente) et le vendent à un prix très élevé (trois fois plus cher que dans les stations). Alors il y avait un vrai problème pour les motocyclistes.

 


Comment protéger une clé USB en écriture ?

Ce petit tutoriel est dédié aux utilisateurs Windows, ceux qui ont des problèmes avec le formatage de disque ou la suppression des données,il leur montre comment protéger une clé USB en écriture sans logiciel.

1ère étape : ouvrez votre invite de commandes en appuyant simultanément sur la touche Windows puis sur la touche R. pour en savoir plus sur l’ouverture de l’invite de commandes, suivez ce lien: comment ouvrir l’invite de commandes?

2ème étape : saisissez la commande diskpart sur la fenêtre de l’invite qui est ouverte puis appuyez sur la touche entrée, une autorisation vous sera demandée.

                             En savoir plus sur diskpart

3ème étape : saisissez la commande list disk puis appuyez sur la touche entrée pour lister tous vos disques, y compris ceux les clés USB et les disques durs externes.

NB : il y aura un numéro devant chaque disque, par exemple disque 0, disque 1, etc.

4ème étape : saisissez la commande select disk numéro_disque (ex : select disk 1) puis appuyez sur la touche entrée pour sélectionner le disque que vous voulez protéger en écriture.

5ème étape : saisissez la commande attributes disk set readonly puis appuyez sur la touche entrée, cette commande protégera le disque en écriture.

Pour enlever la protection en écriture, veuillez suivre les mêmes étapes, mais il suffit juste de changer la dernière commande par : attributes disk clear readonly

pour voir clair, veuillez regarder cette vidéo